Populaire/populaire 2
Une proposition de Roberto Martinez
Avec Anne Brégeaut, Philippe Cazal, Denis Darzacq, Roberto Martinez et Cécile Paris
Vernissage et inauguration du Festival Agitato mardi 12 mai à 18h30 Exposition visible du 12 mai au 9 juillet 2009
Cette exposition est réalisée en partenariat avec le Centre d’Arts Plastiques de Saint-Fons.
La répétition du terme
populaire
pose la question de ce mot générique. Que signifie
populaire ?
L'artiste et commissaire d'exposition, Roberto Martinez
s'en empare et invite Anne Brégeaut, Philippe Cazal, Denis
Darzacq, Cécile Paris et lui-même à traiter cette notion
liée au quotidien, à l'imaginaire, à l'intime... Les
œuvres présentées sont ancrées dans le contexte
social, économique, politique et artistique qui les a vus
surgir. C'est en cela qu'elles permettent de rentrer en
relation, de donner du sens et de partager ce sens. Aussi
en proposant ce terme, la demande est faite aux cinq
artistes de proposer des œuvres en articulant avec
leur propre rhétorique artistique un dialogue entre la
notion de populaire et le contexte actuel.
Le travail d’Anne
Brégeaut
traite du rapport amoureux, de l’altérité et des
clichés que l’on se fait du bonheur. Elle part du
quotidien auquel elle introduit une dimension de rêve et de
jeu. Fragile, trop vide ou trop plein, son œuvre pose
le doute quant à la réalité des choses. Ici elle
propose
« un travail photographique réalisé à partir
d’objets populaires mis en scène. Le banal devient le
point de départ de l’imaginaire, un léger décalage
poétique dans l’attention au « pas grand-chose »
propose un univers acidulé ».
La place de l’individu dans la cité est au cœur
de l’œuvre du photographe
Denis Darzacq.
De 2000 à 2006 il a concentré son travail sur les
territoires périphériques. Il va notamment à la rencontre
des habitants de Bobigny. Pour cette exposition Denis
Darzacq présente des duos d’images : ronds-points
paysagés, japonisants, face à des portraits de groupes,
calmes, pris dans des moments de convivialité,
d’attente, d’ennui.
Philippe Cazal
s’appuie sur les codes visuels et s’interroge
sur les rapports entre le langage et son sens. La ville, la
rue sont pour lui un grand livre ouvert dans lequel il
puise ses sujets. Il joue avec les mots, déconstruit les
phrases, questionne la place de l’art et des artistes
dans notre société... Peintures, sculptures, installations,
éditions, se déclinent dans une constante relation à la
réalité où il invite le spectateur
« à traverser l’écran des apparences pour saisir
le contenu des messages ».
Sur les murs de la galerie, une phrase :
« La réalité est une fiction arbitraire, le jeu du je
sans contrainte ».
Dans une interaction entre intime et collectif, banal et
dérisoire, les territoires de
Cécile Paris
se déploient dans une écriture autobiographique liée aux
espaces qu’elle traverse, aux rencontres. Ces
« condensations de signes »
évoquent l’attention aux détails que procure la
disponibilité de son regard sur le monde. Pour la version
Populaire,
populaire 2,
elle accroche des dessins de la série
Paradis,
décline ce mot, issu d’une enseigne de magasin dans
un assemblage photographie/texte. Associant
Paris
à
Paradis
elle y inscrit sa marque.
Roberto Martinez,
s’interroge sur la présence, l’accession et la
visibilité de l’art dans et hors les lieux dédiés à
son exposition.
« L’espace public doit être partagé,
l’échange au centre de nos pratiques, les codes de
l’art transgressés »
dit-il. En 1996 il invente le mot Allotopie pour provoquer
des situations de rencontres. Pour cette édition de
Populaire,
populaire 2,
il présente
Autoportrait en communauté (Les Roberto
Martinez).
« Je collecte tout ce qui s'appelle Roberto Martinez.
La question qui se pose est celle du rapport entre ma
singularité, (être très moi) et la mise en œuvre d'un
multiple autobiographique, (être très des autres). A la
fois déclinaison et dispatching, interroge une idée de la
communauté, qui pourrait se traduire ici par : « à peu près
Roberto Martinez ».
Et aussi
Paroles écrites,
photographies
« des pages d'un cahier ».
Il recueille la parole écrite des visiteurs et des fidèles
d'une église de village où la messe ne se dit plus
qu’un dimanche sur quatre.
« Paroles écrites qui véhiculent un monde dévot,
innocent, brut et drôle ».
Sous le Puits de lumière, le public sera accueilli
par
Le PeuPLe MAnque,
texte issu d’une de ses éditions (tracts distribués
dans l’espace public).
« L’'art reste l'espace du questionnement infini,
du travail de représentation et ne peut se retirer du monde
sous aucun prétexte, fût-il de le protéger.
S’éloigner des codes génériques des œuvres
d’art, les remettre en cause et voir comment
transgresser la codification de son époque, là doit se
jouer l’art actuel »
ajoute Roberto Martinez.
Prolongement de l'exposition :
Les
jardins Agitato
>voir
Les jardins Agitato illustrent le mot de Roberto Martinez
La culture cultive la culture. Depuis plusieurs années, cet
artiste s’ingénie à faire sortir l’art des
lieux qui lui sont dédiés pour l’emmener dans
l’espace public. Il nomme ça allotopie. L’idée
est de s’approprier l’espace public, notamment
en créant des jardins. C’est naturellement
qu’il propose au Triangle
de confier aux habitants des espaces pour jardiner. Ces
jardins collectifs
côtoient ceux réalisés par l’écrivain Eric Arlix, la
chorégraphe Laure Bonicel et le plasticien Roberto
Martinez.
Les jardins sont accessibles à tout moment. Une visite est
organisée samedi 16 mai à 16h00
Un
peu plus loin qu'ici (Stanley)
Film de Anne Roussel et Roberto Martinez (2009)
>voir
A
l’occasion du festival Agitato, ils sortent du
Triangle, arpentent le Blosne, vert et vaste territoire à
découvrir. Leur regard saisi des détails de la réalité
où l’imaginaire et la fiction trouvent leur place
pour nous livrer un film et un
personnage. Pitch du film : Il n'y a pas d'histoire sauf à
inventer des histoires qui ne sont pas les vôtres.
Projections : mardi 12 mai à 19:30 et 20:15 jeudi 14 mai à
19:30, vendredi à 15 mai 22:00, sam 16 mai à 18:00